Révolution et Empire
Nous vous proposons différentes ressources pour le programme d'histoire en classe de CM1 et de 4ème concernant ce thème. Vous trouverez en particulier un état des lieux de la recherche sur les questions relatives à la guerre (en particulier les levées d’hommes) et l’affirmation de l‘autorité préfectorale, accompagnés de documents d’archives.
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- Documents d'archives :
- Carte des conscrits par département à la veille de l’Empire (Atlas de l’empire napoléonien 1799-1815, éditions Autrement, Paris, 2008) : en l’année 1804 à la demande de Napoléon Bonaparte, un serviteur de l’Etat nommé Antoine Hargenvilliers établit un Compte général de la conscription pour la période de 1799 à 1804. On relève la charge inégale du poids de cet «impôt du sang » car le prélèvement des jeunes hommes par rapport à la population départementale n’est pas uniforme : à l’ouest d’une ligne Amiens-Narbonne, les contributions sont moindres qu’à l’Est. On note un déplacement d’une partie de la charge sur les pays annexés et départementalisés à l’instar de la Belgique et du Piémont qui paient un lourd tribut.
- Carte de l’Empire en 1812 (source : https://www.napoleon.org/enseignants/documents/video-et-carte-des-departements-napoleon-bonaparte-et-lunite-nationale-1-min-32/) : Le département est une création révolutionnaire. La circonscription administrative départementale est en effet créée par la loi du 22 décembre 1789. La constitution du 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799), née du coup d’État du 18 Brumaire, confirme le découpage du territoire européen en départements et arrondissements communaux. La loi du 28 Pluviôse an VIII (17 février 1800), véritable « constitution administrative », organise le territoire et sa gestion, son article 3 définit le rôle du préfet. Ce dernier est nommé par Bonaparte et ils héritent des pouvoirs des commissaires centraux du directoire, mais y ajoutent une fonction d’administrateur. La centralisation est donc renforcée. Comparée à la carte précédente (1804), on note la politique expansionniste de l’Empereur puisqu’en 1812 les départements français sont au nombre de 134, dont 47 « étrangers ». La gestion de l’Empire devient plus centralisée avec deux objectifs pratiques : renforcer le blocus continental par l’union douanière et l’esquisse d’une intégration économique, étendre le système de la conscription pour consolider la Grande Armée et favoriser le brassage des populations. Le modèle administratif départemental se généralise.
- La mort du Major Otenin à Compiègne (tableau de Fournier-Sarlovèze, Hôtel de Ville de Compiègne) : Ce tableau est situé en salle du conseil municipal de l’hôtel de ville de Compiègne qui est entièrement décorée de peintures monumentales réalisée par Raymond Fournier-Sarlovèze (1836 – 1916). Cet artiste a appartenu à la noblesse d’Empire et fut plusieurs fois préfet sous la IIIème République. Se consacrant aux arts et lettres, il réalisa une série de 9 peintures murales évoquant certains épisodes de l’histoire de la cité impériale, dont l’épisode de la mort du Major Otenin. Ces peintures, achevées en 1907, restent caractéristiques des décors historiques présents dans de nombreux hôtels de ville sous le régime de la Troisième République. Lors de l’invasion des troupes alliées de la coalition en 1814, des préparatifs aux combats sont attestés par la correspondance du major Otenin, chargé de défendre la ville impériale de Compiègne. Né le 10 février 1770 à Beauzée-sur-Aire dans la Meuse, il s’enrôle dans l’armée lors de la levée en masse du 23 février 1793, pour être incorporé avec son frère Jean-Baptiste dans le 5ème bataillon de la Meuse. Nommé Caporal le 30 octobre 1793, il fit une brillante carrière en accédant aux grades de sergent, adjudant, lieutenant puis capitaine le 06 janvier 1805. Il fit partie des armées de Belgique, du Nord, de Sambre-et-Meuse, de Mayenne, du Danube, d'Helvétie, et du Rhin. Le 1er octobre 1811, il fut nommé chef de bataillon au 33ème de ligne. Il sera fait Officier de la Légion d'honneur le 21 avril 1813. La question de la défense de Compiègne est intéressante dans la mesure où cet évènement, dont la mort d’Otenin au combat, soulève des enjeux dans l’écriture de l’histoire départementale. Ainsi, il y a un abîme entre le jugement que les contemporains du major Otenin portaient sur lui, et la place qu’il occupe aujourd’hui dans la mémoire collective. Oublié aussitôt qu’enterré, la major prend figure de héros sous le Second Empire. En 1858, on donne son nom à une rue. Une pierre tumulaire à la mémoire du Major est placée par le conseil Municipal de Compiègne au cimetière du Clamart le 21 mars 1865 (déplacée vers le parc de Songeons). La IIIème République ne le renie pas non plus et le major offre aux Compiégnois un modèle de patriotisme. En 1907, Fournier-Sarlovèze père peint la mort d’Otenin touché au cœur dans une pose d’image d’Epinal. Dans un raccourci saisissant, il montre le soldat mort en héros pour la France aux Prussiens, qui s’écroule devant la statue de Philoctète blessé. Si Cailliette de l’Hervilliers dans sa biographie d’Otenin parue en 1866 ou le général Palat dans son ouvrage Compiègne en 1814, ont donné des détails très circonstanciés aux préparatifs et au récit de la bataille de Compiègne du 1er avril 1814, les grandes synthèses historiques traitant de la Campagne de France et de la fin de l’Empire en font à peine référence. Tout au plus, Henri Houssaye qui consacre quelques lignes pour souligner le refus opposé par Otenin à la sommation qui lui était faite de rendre la place, ajoute-t-il, en renvoi au bas de page, l’annotation suivante : Ce brave officier fut tué sous Compiègne, le 1er avril, dans une sortie.
- Certificat d’activité d’un conscrit de l’an X (1802) nommé Louis Marie Thomas de Compiègne, en service au 1er bataillon bis du train d’artillerie en 1808 (Archives municipales de Compiègne, 1H55) : Durant les guerres révolutionnaires, l'artillerie française a souvent été handicapée par un service des transports défectueux régi par des entreprises privées civiles. Il s'agit alors d'entreprises de charretiers. Bonaparte décide d'y remédier en connaissant l'importance stratégique du transport rapide de l'artillerie. Dès 1800 et la seconde campagne d'Italie, l’artillerie de la Garde consulaire se voit donc adjoindre une compagnie du train d'artillerie de même que dans les régiments d'artillerie de ligne. Cette unité ne devient permanente et fonctionnelle qu'en 1806. Le train d'artillerie de la Garde impériale fait donc partie des unités mises en place par Napoléon 1er au sein de son armée. Grande innovation, cette unité permet de rapidement procéder au transports des pièces d'artillerie et des caissons contenant leurs munitions d'un lieu à un autre que ce soit en campagne ou sur le champ de bataille même.
- Pour aller plus loin, Annales Historiques Compiégnoises, n°2, n°26, n°33-34, n°75-76, n°81-82, n°101-102, n°109-110, n°133-134